jeudi 9 janvier 2014

L'hospitalisation. Épisode 1 : Otto Rinaud

Ils ont remis ça !
Je vous jure que c'est vrai !
On est retournés à l'hôpital !
En fait on était à peu près tranquilles depuis cette histoire de corset.
Ben ils devaient trouver qu'on était trop tranquilles...
Du style "oh ! On s'ennuie un peu de l'hôpital ! Si on retrouvait une bonne raison d'y aller ! Hein ? Dis ? On dirait qu'elle ronflerait trop et qu'il faudrait faire quelque chose !"

Mais lâ-chez-moi !
J'aime pas aller à l'hôpital ! J'ai peur, y a des gens bizarres et ils me font des trucs bizarres. Et j'ai PEUR !

En plus, hier c'était même pas là où on va d'habitude. Là où y a des gens à peu près gentils, des dessins sur les murs et des jouets dans la salle d'attente.
C'était dans un bâtiment où on était jamais allés. Un bâtiment tout vieux, tout gris et tout moche.
Quand on est arrivés, la secrétaire d'Otto était en train de discuter avec une copine. On a attendu au moins 5 minutes qu'elles terminent de se raconter leur vie.
Cinq minutes c'est pas long. Mais pour moi c'est 5 minutes de trop... Ça me met pas dans de bonnes
conditions...
Ensuite on s'est installés dans la salle d'attente. Grise, vieille et moche.
On a attendu.
Pas trop longtemps parce que c'était le 1er rendez-vous de l'après-midi.
On a quand même attendu suffisamment pour voir 8 personnes de l'hôpital passer. Sur les 8, y en a deux qui ont dit bonjour.
Pour les 6 autres, on devait être transparents.
Ou bien c'était peut-être tous des mal-voyants. Ça arrive dès fois 6 mal-voyants sur 8 personnes...
On a attendu suffisamment aussi pour que j'ai envie d'aller aux toilettes. Et pour que maman se rende compte que les toilettes de l'hôpital sont pas du tout adaptées aux personnes handicapées.
Ouais je t'entends d'ici : "Mais Nouchette, tu n'es pas en fauteuil ! Tu n'as pas besoin de toilettes adaptées !"
Ben vas-y... Emmène-moi aux toilettes. Rentre avec moi. Ferme la porte. Tu y es là ? Tu vois comme c'est pratique pour Maman ?
C'est pas parce que t'es pas en fauteuil que t'as pas besoin de place dans les toilettes. Ok ?
On a attendu suffisamment aussi pour qu'il y ait plein de gens qui arrivent. Et que tous ces gens nous regardent d'un air bizarre en se demandant ce qu'on faisait là et pourquoi on était pas au rayon enfants de l'hôpital.

Puis on est entrés dans le bureau de consultation. Il était tout petit. Et il était gris, vieux et moche.
Y avait un tabouret pour Otto, un fauteuil pour le patient et un autre petit tabouret pour le cas où le patient serait venu avec son conjoint. Doit pas y avoir beaucoup de patients handicapés qui viennent avec leurs 2 parents. Alors papa et maman sont restés debout toute la consultation.

J'ai pas trop bien suivi ce qu'ils disaient. Ils parlaient de mes ronflements, d'anesthésie, d'hospitalisation, de végétations et d'amygdales. Otto m'a demandée si je voulais bien lui montrer ma gorge.
Ça a beaucoup fait rire maman.
Il a pas beaucoup insisté. Je crois qu'il a vite compris qu'on allait pas être copains longtemps lui et moi s'il essayait de me toucher.
Du coup, il a juste rempli plein de papiers. Maman en a profité pour lui demander si on pouvait pas profiter de l'anesthésie pour faire les 2 ou 3 trucs auxquels elle avait pensé ici...
Nan... en fait elle a juste demandé si on pouvait en profiter pour me faire une belle radio du dos. Vu que je vais bientôt revoir l'orthopédiste pour ma scoliose.
Au bout d'un moment, ça m'a un peu soulée... Ils étaient en train de parler, je me suis levée, j'ai mis mon manteau et j'ai dit "On y va".
Je sais parfois être très claire quand je veux.

On est rentrés à la maison et je suis enfin allée faire ma sieste du mercredi après-midi.
Mais j'ai comme dans l'idée que cette histoire n'est pas tout à fait terminée.
J'ai comme dans l'idée qu'on va retourner à l'hôpital dans peu de temps et que je vais pas aimer...
Ou alors, peut-être que si je m'arrête de ronfler maintenant, ils vont tout annuler ?
Maman va appeler Otto en lui disant : "C'était une blague ! En fait, elle a rien ! On voulait juste s'occuper 5 minutes !"


Ou pas...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire